Neruda, le poète défini lui même comme un chant son œuvre.

Neruda, Poète, conteur… chanteur

Dans ses mémoires « J’avoue que j’ai vécu » Pablo Neruda oscille entre la prose lyrique et la description éblouie de la découverte du monde moderne. Ce poète a partagé l’utilité publique et populaire de la poésie à une période critique du monde. En cela il ressemble à Maïakowski. Cette utilité publique de la poésie est basée sur la force, la tendresse, la joie et la nature. Et sans cette qualité, la poésie sonne mais ne chante pas. Chez Neruda elle chante toujours.

Ce spectacle entremêle, les mots de l’homme, la parole dite, contée, avec ses poèmes chantés. Sauvages puis délicates ou humoristiques nos chansons et nos musiques sont fortement inspirées par le rock et la chanson française mais aussi par le blues et la tarentelle : faire goûter le goût du pain de l’Italie, mais aussi celui du sang de la Guerre civile en Espagne ; traverser le siècle avec versatilité, des larmes aux baisers, de la solitude du poète et de l’humaniste à la chaleur populaire.

Chanté à une deux ou trois voix. Les musiques composées par Victoria Delarozière et arrangées par Marta Dell’Anno sonnent avec ces poèmes qui restent contemporains. Les poèmes sont extraits des recueils Les Vers du capitaine, Vaguedivague, Odes élémentaires et Résidence sur la terre. Au son de nos voix et de nos instruments (accordéon diatonique, piano, violon, alto, violon électrique, basse électrique) certains poèmes comme L’Ode à la tristesse, Alméria ou La Fable des ivrognes et de la sirène deviennent à nouveau des hymnes… On entend dans cette musique toute la force, l’énergie réparatrice, la passion, le mystère des utopies.

A travers la vie de Neruda, on passe de la résistance en Espagne, à l’exil en Italie. On se rappelle de ses amis grâce aux portraits qu’il dresse, de Garcia Lorca, d’Aragon, d’Elsa Morante ou encore de Nazim Hikmet, légendaire écrivain turc emprisonné durant 18 ans par les gouvernements si spéciaux de son pays.

On se rappelle de ses voyages en Asie comme Consul débutant, plus ou moins bien accueilli ; de l’aventure épique des immigrés espagnols vers le Chili sur le bateau le Winnipeg de Bordeaux à Santiago ; de son engagement politique au Chili aux cotés des travailleurs et dans son exil à travers ce grand pays étroit qui s’étire entre la Cordillère et l’océan, pourchassé par le dictateur Videla. Et puis on l’accompagne dans ces nombreux voyages à travers la Russie, le Mexique et la France bien sûr.